Photos avant-après : Différences de culture à propos de la chirurgie esthétique

C’est fou comme les sites anglo-saxons sont friands de photos avant-après d’interventions de chirurgie esthétique. Vous qui avez déjà vu des photos de chirurgie esthétique en Tunisie pour avoir un support de conviction, vous seriez étonné par le fait qu’en Angleterre, en Australie et à fortiori aux Etats-Unis, les gens conditionnent très largement leur choix d’un chirurgien ou d’une clinique par les photos qui sont publiées dans les sites de l’un ou de l’autre.

La culture française est réticente avec les photographies de chirurgie esthétique

Et c’est très troublant, même pour nous en Tunisie du fait de notre culture francophone, de voir cette profusion de photographies de patients plus ou moins floutées alors que rappelons le beaucoup de chirurgiens esthétiques français nous disent qu’ils n’ont pas l’autorisation de diffuser des photos de leurs patients.

Différence de culture et donc et aussi différence de perception de la chirurgie esthétique. On sait, sans être spécialiste, que les américains n’ont pas de tabou avec cette médecine. Qu’il s’agisse d’anonymes ou de personnes connues comme les comédiens et les chanteurs.

D’ailleurs un des traits de notre gêne très française par rapport à la chirurgie plastique est dans le nombre impressionnant de manchettes de journaux papier et encore plus en ligne consacrées aux effets d’une intervention sur telle ou telle star, là encore sur le fameux mode de l’avant-après.

En sous main, il y a cette idée qu’en montrant le résultat d’une rhinoplastie, d’un lifting, d’une liposuccion sur une vedette d’Hollywood, on comprenne que ces gens là sont dans l’adoration des apparences et sont prêts à n’importe quoi pour rester dans la course de la notoriété.

L’héritage cartésien comme refus de l’apparence

L’apparence, c’est bien le nerf du problème de ce côté de l’Atlantique. Comme nous sommes les héritiers de la tradition cartésienne de la prééminence de l’intelligibilité sur les sensations, il est normal que les photos nous gênent un peu aux entournures. Dans une culture où ce sont les principes rationnels d’un objet qui le déterminent et non sa perception et où les animaux peuvent se réduire à un ensemble de propriétés mécaniques, il est normal qu’on éprouve de la réticence à valoriser le fait perçu de la photographie.

Or, les patients français nous le disent eux aussi. Les photos d’une abdominoplastie, d’une augmentation mammaire sont des éléments essentiels pour faire un choix, se rassurer et surtout anticiper sur le résultat que l’on souhaite ou dont on rêve.

Alors, évidemment, on pourra toujours arguer que les  images sont trompeuses, voire qu’elles peuvent être positivement modifiées mais avouez que la photo d’une poitrine enfin harmonieuse après la pose de prothèses ou une cure de ptôse est d’abord jolie à voir et qu’elle suscite l’envie quand on a un complexe vivace ou latent et que la chirurgie esthétique est un recours qui nous semble envisageable.