Comment notre forme de médecine participe au transhumanisme ?

Transformer le corps humain par la technologie est un fait admis. Les prothèses, les aides auditives sont des formes de modification du corps propre, « naturel ».

Mais ce sont des formes minimes, bien qu’on pourra trouver les prothèses mammaires bien invasives et tellement modifiantes, qui a priori peuvent se justifier pour un motif médical et mettons au mieux psychologique pour les implants mammaires.

Or, le transhumanisme va plus loin. Ce mouvement à la fois technique et idéologique nous dit qu’il est possible de modifier le corps humain de telle façon qu’il s’éloigne le plus loin possible de ses fragilités. Je veux dire la fatigue, la maladie et la mort.

transhumanisme
Transhumanisme

Avec des composants mécaniques, technologiques, on pourrait agir sur notre finitude et faire de nous plutôt que des hommes des êtres bioniques. Oui bioniques comme L’homme qui valait 3 milliards mais dans une version très améliorée ou le privilège de la performance serait quasiment anecdotique puisqu’il s’agit moins de courir plus vite ou d’entendre plus loin que de n’être plus sensible à rien.

Cette hyperperformance, qui n’a rien à voir avec le Surhomme de Nietzsche, qu’avons-nous à y voir nous qui faisons de la chirurgie réparatrice et spécifiquement de la chirurgie en Tunisie pour des gens qui a priori ne cherchent pas à devenir invincibles.

Devons-nous nous sentir en faute de participer à cet avenir de l’humain ? Car, en un sens, on pourrait dire que refaire un nez, redessiner des hanches ou gonfler une poitrine participent déjà de cette mise à distance de l’inné et correspondent à des formes de normification du corps à l’égard de ce que la société peut attendre.

Mais cela correspond plus à de l’adaptation, j’allais dire, comme on se range à la mode des jeans troués ou des chemisiers à fleurs.

En revanche, il faut bien dire que la chirurgie plastique aura forcément un rôle à jouer dans l’avènement de cet homme bionique. Car si on l’imagine avec des pieds et de jambes robotiques, il faudra bien qu’à un moment on agisse sur le cerveau, comme sur un poste de commande pour actionner ces membres d’un genre nouveau.

Vous pouvez penser que cela est une vue de l’esprit et correspond à un avenir très lointain. Ce n’est pas sur. Car même si l’on se dit qu’intervenir sur le cerveau pour agir sur les circuits neuronaux nécessite une autorisation, une loi, rien ne dit que la prévalence de cas de « réussite » fasse considérer l’intervention permettant de devenir un être hybride(mi homme, mi machine) comme « légale » et accessible à celui qui a les moyens.

 

 

 

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